Née à Montréal, basée à San Francisco, l’artiste suisse Francesca Gabbiani a conçu ce délicat White Book en s’inspirant du Diable dans la ville blanche (The Devil in the White City) d’Erik Larson, paru en 2003. Ce roman basé sur des faits réels entremêle les récits, à la première personne, de l’architecte Daniel Burnham et du pharmacien H.H. Holmes à Chicago entre 1890 et 1895. Tandis que le premier a la lourde tâche d’imaginer l’Exposition universelle de 1893, le second profite du chantier colossal pour construire un hôtel sinistre, dans lequel il pourra assouvir toutes ses pulsions de meurtrier en série. D’une pureté immaculée, White Book fait défiler les architectures de la foire, soigneusement découpées au laser, où l’on reconnait la première grande roue créée par George Washington Gale Ferris. En parfait contraste, le texte de la poétesse américaine Amy Gestler, qui rythme chaque double-page, révèle l’histoire sinistre qui se joue en coulisses.