À la fin de la XVIIIe dynastie, le pharaon Akhénaton (vers 1364-1347 av. J.-C.) s'affranchit du polythéisme traditionnel et déclara l’existence d'un dieu unique, s'incarnant dans l’orbe solaire. Cette réforme religieuse s’accompagne d'un renouveau artistique : les formes relativement libres, la souplesse de la composition et l’utilisation du relief dans le creux sont typiques de l’art amarnien. Cette plaque revèle une des méthodes architecturales égyptiennes pour revêtir les colonnes. Cette technique, moyen rapide et efficace d'y parvenir, est caractéristique de l'époque amarnienne. En effet, la volonté d'Akhénaton étant de construire beaucoup en peu de temps, il lui fallait employer des procédés différents qui lui permettrait de gagner du temps. L'identification du bâtiment ne peut malheureusement pas être assuré ; certains indices - notamment dans les hiéroglyphes gravés dans la partie supérieure - nous pousserait à y reconnaître un fragment d'un lieu nommé Roudj-ânkhou-Aton, qui serait situé à Akhetaton. Nous pouvons toutefois constater que le diamètre de la colonne peut être estimé à environ 2,5 mètres, ce qui implique une construction d'une envergure relativement considérable. Ce fragment présente le visage d'un roi, vraisemblablement d'Akhénaton, portant la coiffure-khat, surmonté d'une uræus partiellement mutilée. Le roi est entouré des rayons d'Aton ; un de ceux-ci se termine par une petite main qui tend au roi une croix de vie. Le roi, dont le visage (principalement au niveau du nez) a été vraisemblablement remodelé à une époque récente, tend les bras en direction du disque solaire, qui n'est pas représenté sur ce relief. Il devait très certainement accomplir une offrande au dieu. Le texte peut être partiellement reconstitué ainsi : « [Aton vivant], le grand, celui qui est dans [ses] fêtes jubilaires, [le maître de tout ce] qu'Aton encercle, le maître du ciel et [de la terre, qui réside dans le Roudj-ânkhou-Aton] ».