L’âge d’or de la pendulerie française est représenté dans la collection constitutée par Gustave Revilliod (1817-1890) à Genève, avec d’abord les pendules dites « religieuses » de la fin du 17e siècle, dont les cabinets marquetés sont typiques, avec leurs jeux de bois, d’écaille et de motifs incrustés en laiton, cuivre ou étain disposés en partie et contrepartie. Qu’ils soient posés sur un meuble ou placés sur une console murale, leur cabinet est surmonté d’un fronton plat et arrondi, bordé d’une moulure et agrémenté souvent de petits vases flammés en bronze doré. Leur aspect évolue d’une simplicité austère jusqu’à la richesse, avec l’usage de la marqueterie d’écaille de tortue rouge, d’ébène ou de poirier noirci, de cuivre ou d’étain ainsi que l’adjonction de draperie ou campane à la base. Parmi les pendules de ce style réunies par G. Revilliod, les noms de Le Menu, associé au bronzier Daniel Mauris, Daniel Clavier et Gaudron, tous horlogers à Paris, sont gravés sur les mouvements: mais la signature, comme la technicité des objets, n’est à l’évidence pas un critère déterminant pour le collectionneur. Les espaces du Musée Ariana accueillent ces objets en agencements modulaires, telles des ponctuations chronologiques accordées avec précision ou par contraste, au mobilier qui les entoure. On lit comment, au début du 18e siècle, les cartels posés sur console murale, de forme droite, adoptent une silhouette violonée, qui va persister jusqu’au 20e siècle. Une nouvelle venue attire les faveurs de la clientèle, avec son placage de corne teintée vert, qui met en valeur les décors de bronze doré et le cadran à cartouches émaillés.