Cette petite cruche trapue dotée d’une embouchure trilobée, appelée chous, était offerte aux enfants lors du second jour de la fête des Anthestéries. Ces vases attiques présentant souvent des jeunes garçons, parfois des jeunes filles qui jouent, sont précieux pour appréhender l’enfance. Un jeune garçon nu tire un chariot à deux roues dans lequel est assis un enfant enveloppé d'un manteau. Une ligne d'oves orne le col et la panse, et sur cette dernière, sert également de ligne de sol à la scène.Les choés attiques, dont plus d’un millier sont conservés, forment un groupe de vases qui se caractérise par des dimensions réduites et par une iconographie particulière. On y voit fréquemment de petits enfants, seuls ou en groupe, qui s’adonnent à des jeux : ils agitent des hochets, lancent des balles, jouent à la toupie ou à d’autres jeux d’adresse, s’amusent avec des animaux ou en chevauchent... Sur cet exemplaire, un jeune garçon nu tire un chariot sur lequel un autre enfant, drapé dans un manteau, est assis. Le chous est un vase lié à la fête des Anthestéries, qui avait lieu à Athènes au printemps (fin février-début mars) et qui était consacrée à Dionysos, le dieu de la vigne et du vin. Les célébrations s’étalaient sur trois jours. Elles commençaient par l’ouverture de jarres d’argile contenant le vin nouveau (Pithoigia). Le lendemain, le jour dit des Choés (soit la fête des cruches), avait lieu un concours de consommation de vin auquel participait toute la communauté sans restriction, dont les enfants dès trois ans. Ces derniers recevaient à cette occasion une cruche miniature, qui leur permettait de consommer pour la première fois un peu de vin, et des jouets. Cette étape marquait leur passage à un nouvel âge de l’enfance et leur première participation à la vie religieuse de la cité. Les Anthestéries se concluaient par le jour des Chytroi (fête des marmites), durant lequel on chassait les forces hostiles constituées par les esprits des morts.