Montre, dite turque

Couleurs
Œuvre non exposée actuellement

Description

Montre, dite turque

Auteur(s)
Datation
vers 1835
Lieu de création
Genève
Dimensions
diam.: 4.73 cm
haut.: 6.88 cm
ép.: 1.12 cm
Matériaux
Or jaune, émail peint en trompe-l'oeil
Échappement
à cylindre
Numéro d'inventaire
H 2006-0049

Description
L’exportation de montres et des horlogers eux-mêmes vers l’Orient apparaît telle une constante dans l’histoire de l’horlogerie suisse. Les premiers garde-temps sont introduits par les marchands anglais à Guandong, entre 1662 et 1722. Durant la période suivante (1736-1795), le commerce se développe considérablement, conséquence d’une extension de l’activité exportatrice vers Istanbul. La période qui court de 1800 à 1825 se distingue par la beauté des produits de la Fabrique, dont les précieux cadeaux remis par les ambassadeurs des souverains Européens aux autocrates des pays du Soleil Levant, forment une partie remarquable. L’Empire ottoman garantit le libre exercice du commerce, favorisant l’établissement de colonies, dont les ambassades respectives protègent les marchands. Les montres suisses parviennent ainsi à Constantinople par le biais de l’ambassade de France. Les premiers horlogers genevois s’installent dans le quartier des étrangers, à Galata, dès l’année même de l’Escalade, en 1602. A la fin du 17e siècle, leur corporation compte une centaine de membres. Parmi eux, Isaac Rousseau est nommé régleur du temps (donc de la prière) au Palais de Topkapi. Au terme de son séjour (1705-1711), de retour à Genève, il est surnommé « l’horloger du sérail ». A sa suite, parmi les genevois célèbres qui séjournèrent à Constantinople, le peintre Jean-Etienne Liotard y demeure de 1738 à 1742. Au cours de la seconde moitié du 18e siècle, le commerce de l’horlogerie suisse s’amplifie au Proche-Orient, à travers les succursales organisées à Constantinople et Smyrne, qui jouent le rôle de comptoirs commerciaux. Durant la longue période de marasme qui marque le tournant du 19e siècle, les établisseurs genevois tentent de résister : ils créent des mouvements plus simples, conformément au goût du jour, mais dotés de mécanismes à complications, ou imitant les modèles anglais les plus prisés, inventant des boîtes luxueuses destinées aux Indes – à la Chine- et à la Turquie. Les ateliers des horlogers genevois assemblent les mouvements importés de Genève ou de Bâle, en ajoutant des chiffres turcs sur les cadrans et en emboîtant les mouvements dans des boîtes adaptées au goût du marché local. Certaines pièces double face indiquent l’heure musulmane d’un côté et l’heure occidentale de l’autre.

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

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Collection(s)
Horlogerie
Période
XIXe siècle et période contemporaine
Affichage/Commentaires
Cadran : émail blanc
Indications horaires : heures turques
Habillage
Boîte/Cabinet : à sujet

Bibliographie

Bibliographie

Fallet Estelle, Baezner Anne, Mino-Matot Gabrielle, Marin Jean-Yves, L'horlogerie à Genève : magie des métiers, trésors d'or et d'émail, [Exposition, Musée Rath, Genève, du 15 décembre 2011 au 29 avril 2012], Genève, Paris, Musée d'art et d'histoire, Edition Hazan, 2011, p. 84, p. 58, no 46

Fiette Alexandre ... [et al.], Décor, design et industrie : les arts appliqués à Genève, [Exposition, Musée d'art et d'histoire de Genève, du 15 octobre 2010 au 1er mai 2011], Paris, Genève, Somogy, Musée d'art et d'histoire, 2010, p. 133, coul. p. 133, no 2

Expositions

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