On appelle "complication" tous les mécanismes horlogers rendus compliqués de par leur conception et leur fonctionnement. Cette désignation s’applique à toutes les fonctions autres que l’affichage de l’heure et des minutes. Il existe une pluralité de complications horlogères, toutes plus prestigieuses et fascinantes les unes que les autres. Une montre peut abriter une multitude de complications tel le tourbillon, la seconde morte ou la phase de lune.Au cœur du mécanisme de la montre, l’échappement a pour fonction d’entretenir les oscillations du balancier : de sa configuration dépend la précision de marche du garde-temps. La "seconde morte" a été pensée au XVIIIe siècle pour assurer la précision d’une mesure de temps courts, fonction première du chronographe qui n’existait pas encore. L'horloger genevois Jean-Moïse Pouzait (1743-1793) dépose en 1776 un modèle de démonstration et un mémoire à la « Société des arts de Genève » , décrivant les principes d’une montre à seconde morte indépendante. La seconde morte indépendante peut être enclenchée et stoppée à volonté, sans perturber la marche du mouvement car son fonctionnement dispose d’un rouage indépendant de celui des heures et des minutes. Cette invention de Jean-Moïse Pouzait entraînera la création du chronographe qui améliorera significativement la précision de la mesure d’un laps de temps. Pouzait, père de la seconde morte, est donc un précurseur du chronographe. Le modèle de démonstration ( inv. H 97-0039) , ainsi qu'un mouvement non emboîté ( inv. N 0205) présentés par Pouzait à la Société des Arts sont conservés dans les collections genevoises. Vers 1800, l’échappement de Pouzait, reconnaissable à son large balancier, est intégré dans un mécanisme signé par l'horloger huguenot Louis George: le 26 décembre 1769, ce dernier obtient le brevet "d'Horloger du Roy de Prusse", le français étant la langue de la noblesse berlinoise. La littérature mentionnant Louis George fait état de différentes périodes de travail: de 1769 à 1796 (Gerhard Koenig), tandis que le répertoire des adresses de Berlin le mentionne dans ses éditions de 1799 et 1801. Louis George entretient des relations scripturaires avec des horlogers de Neuchâtel, avec lesquels il a cherché à repousser les limites de l’horlogerie : il était notamment en lien avec Pierre Jaquet-Droz et son associé Jean-Frédéric Leschot, à Genève.