Véritable « Boule de Genève » à remontage breveté : suspendue à un nœud délicat, elle se porte en broche. Le mouvement est attribué à Louis Jaquet (Genève, vers 1808-1890). Au XIXe siècle, l’engouement pour les montres dites « de forme », pousse à la mise au point d’un mouvement particulier, qui servira la naissance d’une petite montre de dame, dite Boule de Genève. L’innovation, qui fait l’objet d’un brevet, met en scène un mouvement minuscule composé de trois platines superposées, articulées entre elles au niveau du serrage du ressort. Glissé dans une boîte sphérique, généralement à fond vitré pour laisser apparaître l’oscillation du balancier, le mignon garde-temps, de la taille d’une bille, se remonte en tournant la lunette dans un léger va-et-vient. De même, la mise à l’heure s’organise autour d’une poussette, petit bouton à maintenir enfoncé tout en opérant un mouvement rotatif de la lunette. Le fruit rond se porte généralement au bout d’une longue et fine chaîne, ou en pendeloque sur une broche-châtelaine. Marius LeCoultre, Paul Ditisheim ou Henri Capt furent parmi les premiers à fabriquer ces mouvements spéciaux, dont ont rapidement profité les grands noms de l’horlogerie genevoise de la fin de XIXe siècle, Vacheron & Constantin, Patek, Philippe & Cie ou Golay Fils & Stahl. Dans le premier quart du XXe siècle, la mode de ces minuscules montres en forme de boule a perduré : une grande quantité en fut produite, mais attention aux apparences … il n’en restait plus que l’enveloppe, une coquille vidée de sa substance. En effet, pour des raisons économiques, d’industrialisation, le petit mouvement breveté des débuts fut remplacé par un mécanisme simple, remontage et mise à l’heure s’opérant par une classique couronne.