Cornette de cavalerie aux armes des Savoie-Nemours

vers 1590
Œuvre non exposée actuellement

Description

Cornette de cavalerie aux armes des Savoie-Nemours

Datation
vers 1590
Lieu de création
Savoie, région
Dimensions
haut.: 72 cm
larg.: 75 cm
Matériaux
Taffetas de soie peint; fil métallique argent; soie
Mention obligatoire
MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Fonds de l'ancien Arsenal de Genève, 1870.
Numéro d'inventaire
G 0010

Description
Le terme de cornette désigne, aux 16e et 17e siècles, un étendard de cavalerie de forme carrée, porté par un officier qui prend également, par extension, le même nom. Le champ central présente un écu circulaire écartelé aux armes des Savoie-Nemours. Celles-ci sont sommées d’une couronne ducale et entourées du collier de l’Annonciade, ordre de chevalerie fondé en 1364 par le "Comte vert" Amédée VI de Savoie (1334-1383) sous le nom d’Ordre du Collier. Ce collier est composé de roses et de lacs d’amour (cordon entrelacé en forme de 8 couché), insigne et symbole de l’ordre. Ils portent l’inscription "FERT", devise de la maison de Savoie. Quant au médaillon figurant l’Annonciation, introduit par le duc Charles III (1486-1553) en 1518, il a donné son nouveau nom à l’ordre. Les armoiries comme la couronne ducale appartiennent au 16e siècle et peuvent être attribuées au duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie (1562-1630), instigateur de la fameuse Escalade de 1602 (tentative manquée de la de Savoie de s’emparer de Genève par surprise dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602). Cette cornette, prise selon la tradition par le capitaine de cavalerie genevois Jacques Des Confins le 1er janvier 1591 à Boringe, pourrait selon une autre hypothèse provenir du butin de la bataille de Monthoux, le 12 mars de la même année. Quoi qu’il en soit, cette pièce unique, remarquable par son état de conservation, constitue l’un des plus précieux vestiges des conflits qui opposèrent Genève à la maison de Savoie dans la seconde moitié du 16e siècle.Petit drapeau en taffetas de soie rouge, bordé d'une frange mêlant fil métallique argent et soie rouge et jaune ayant peut-être été verte. Bordure ornée de roses et de lacs d'amour peints en or cerné de noir, délimitant un champ central dans lequel figure un médaillon circulaire aux armoiries des Savoie-Nemours. Entouré du collier de l'Annonciade, ce dernier est surmonté d'une couronne ducale. La devise "FERT" est portée sur le collier. Ecartelé aux 1 et 4, parti de gueules à un cheval rampant et contourné d'argent (armoiries de Saxe ancien), burelé de sable et d'or, au crancelin de sinople, en bande, brochant sur le burelé (armoiries de Saxe moderne), enté en pointe d'argent à bouterolles de gueules (armoiries d'Angrie). Au 2 d'argent semis de billettes de sable, un lion du même brochant sur le tout (armoiries du Chablais). Au 3 de sable au lion d'argent (armoiries d'Aoste), le tout de gueules à la croix d'argent et à la bordure dentée du même. Ces armes sont surmontées d'une couronne ducale et entourées du collier de l'Ordre de l'Annonciade (armoiries de Savoie). La couronne ouverte permet l'attribution de cette cornette au duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie (1562, 1580-1630). Les inventaires du Musée d'art et d'histoire font mention d'un étendard et d'un guidon, ainsi que de franges rouges, jaunes et bleues. Ils signalent également - tout comme Blavignac - que ce drapeau a été pris à Boringe, le 1er janvier 1591, par le capitaine de cavalerie genevois Jacques Des Confins. L'étude publiée en 1932 par Henry Deonna sur les deux cornettes de cavalerie du Musée (inv. G 9, G 10) remet en question le lieu de cette prise. En effet, les troupes ducales étaient alors composées d'Espagnols et de Milanais, qui portaient vraisemblablement leurs propres drapeaux et non celui de la maison de Savoie. Deonna émet l'hypothèse selon laquelle cette cornette ducale aurait été prise en 1591 à la bataille de Monthoux, où les Genevois combattaient alors les troupes du duc. Une observation attentive de la pièce révèle la présence de franges de fil métallique argent et de soies rouges et vertes se rapportant aux couleurs du Piémont, alors siège ducal. Cette petite cornette correspond probablement à une enseigne personnelle d'un chef de cavalerie, ce que corroborerait son exécution très soignée.

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

ouvrir ces informations
Collection(s)
Armes et armures
Période
Période moderne
Inscriptions
devise, dans le collier de l'Annonciade : FERT

Bibliographie

Bibliographie

Marin Jean-Yves (dir.), MAH : les collections du Musée d'art et d'histoire de Genève, Genève, Musée d'art et d'histoire, 2019, p. 106, fig.

Sille Sabine, Fiette Alexandre, Douze drapeaux témoins des combats opposant la Savoie à Genève à la fin du XVIe siècle, Genava, n.s., t. 50, 2002, p. 161, fig. 1-2

C'était en 1602 : Genève et l'Escalade, [Exposition, Exposition éponyme, Genève, Musée d'art et d'histoire, 24 octobre 2002-23 février 2003], Genève, Musée d'art et d'histoire, Georg, 2002, p. 181, n° 141

Godoy José-A., L'Escalade et ses souvenirs, Genève, Musée d'art et d'histoire, 1980, p. 35, pl. 11

Deonna, Henry, Vieux drapeaux savoyards, Genava, t. 10, 1932, pp. 154-156

Expositions

C'était en 1602. Genève et l'Escalade, Genève, Musée d'art et d'histoire, 24.10.2002 - 23.02.2003
Cette œuvre figure dans ces galeries MAH
La dernière modification de cette page a été faite le 10 décembre 2023 à 18h08 - Signaler une erreur