Bombarde tronconique coulée d’une seule pièce, avec quatre bandes en relief qui rappelent les frettes cerclant les exemplaires en fer forgé; sur la partie supérieure, forte anse centrale pourvue d’un anneau de levage. Chambre de 19,5 cm de longueur pour un diamètre de 4,3 cm, suivie d'une âme de 15,3 cm au calibre de 13,3/13,5 cm. Défaut de fonte à la bouche, en bas, sur le renflement. Considérée lors de son acquisition comme provenant des environs de Morat. Une pièce analogue est conservée au Musée historique de Berne (inv. 10727).Cette petite bombarde tronconique coulée d’une seule pièce présente quatre bandes en relief qui rappellent les frettes cerclant les exemplaires en fer forgé, constitués de lames, les douves, assemblées à la manière des tonneaux. Avec sa courte volée (partie qui reçoit le boulet), elle est destinée au tir courbe à faible distance pour la défense rapprochée. Sur la partie supérieure, une forte anse centrale pourvue d’un anneau de levage sert à la manutention de la pièce. À la culasse (partie arrière) est percée la lumière, orifice par lequel on communique le feu à la charge explosive placée dans la chambre à poudre. Le boulet en pierre est chargé par l’avant, puis une poudre fine, la poudre d’amorce, est versée dans le canal de la lumière. Une fois enflammée, elle communique le feu à la charge et la pression engendrée expulse le projectile. Lors de son entrée dans la collection en 1874, cette bouche à feu est brièvement signalée comme "provenant des environs de Morat (XVe siècle)", malheureusement sans mention de la source d’acquisition. La référence implicite à la fameuse victoire des Confédérés sur le duc de Bourgogne Charles le Téméraire (22 juin 1476) peut s'expliquer par sa ressemblance avec l’un des exemplaires du musée de La Neuveville, qui conserve dix pièces d’artillerie de l’armée bourguignonne échues au contingent neuvevillois à l’issue du combat. Quel que soit le crédit à porter à la mention du registre d’entrée, cette acquisition témoigne de l’importance accordée alors à cet épisode décisif pour le devenir de la Suisse, mais aussi de la volonté des conservateurs de l’époque de se rattacher à un patrimoine collectif en inscrivant la collection genevoise dans une tradition historique nationale.