Les boiseries du XVIIIe siècle couvrant les murs de cette pièce proviennent de la tour Baudet, bâtiment jouxtant l’Hôtel de Ville. Conçu à l’époque pour orner la salle où se tiennent aujourd’hui encore les séances du Conseil d’État, ce décor en noyer sculpté connaît, deux siècles plus tard, une nouvelle destinée en intégrant le futur Musée d’art et d’histoire. En 1901 et 1902, des travaux de restauration sont, en effet, entrepris dans la tour Baudet, qui conduisent à la découverte fortuite d’anciennes fresques dans la salle du Conseil d’État. Ces peintures murales, qui illustrent le thème de la Justice, ont été exécutées pour partie à la fin du XVe siècle, et pour partie au début du XVIIe siècle. Entre 1711 et 1713, à la faveur de l’évolution du goût, elles disparaissent sous des draperies vertes et sont également recouvertes de boiseries, dessinées par Joseph Abeille, architecte et ingénieur breton (1673-1756). Lorsqu’elles prennent place au début du XXe siècle au Musée d’art et d’histoire, ces boiseries ne sont pas remontées selon leur agencement initial. Cette salle n’est donc pas une véritable reconstitution. Plusieurs éléments, tels le plafond, la partie inférieure des boiseries ou certains grands panneaux moulurés, sont des copies. Quant aux médaillons ovales, ils ont été ajoutés postérieurement. En dépit de ces interventions, cet ensemble demeure un témoignage rare à Genève de décoration intérieure du début du XVIIIe siècle.