Armure de siège dite du pétardier Picot

vers 1602
Œuvre non exposée actuellement

Description

Armure de siège dite du pétardier Picot

Datation
vers 1602
Lieu de création
Nord de l'Italie
Dimensions
poids: 18 kg
poids: 0.660 kg colletin
poids: 4.970 kg plastron
poids: 4.620 kg dossière
poids: 4.180 kg épaulière gauche
poids: 4.170 kg épaulière droite
ép. max.: 10 mm
haut. max.: environ 48.00 cm montée
larg. max.: environ 52 cm montée
ép. max.: environ 32.5 cm montée
Matériaux
Acier bruni; peinture noire; cuir
Mention obligatoire
MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Fonds de l'ancien Arsenal de Genève, 1870.
Numéro d'inventaire
E 0030

Description
Cette armure composite, c’est-à-dire constituée de pièces provenant d’armures différentes, sort de l’ordinaire par son poids comme par son épaisseur. Dépourvue d’éléments protégeant les avant-bras afin de ne pas entraver les mouvements, elle est rattachée à un personnage clé de l’Escalade (tentative manquée du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie de s’emparer de Genève par surprise dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602), le pétardier Picot. Celui-ci, chargé de faire sauter la porte Neuve pour ouvrir la voie au gros des troupes savoyardes laissé en attente à Plainpalais, périt d’un coup d’arquebuse ou de mousquet.Armure composite brunie et peinte en noir, composée d'un colletin à lame unique, d'un plastron à arête médiane finissant en petite pointe saillante, d'une dossière et de très fortes épaulières symétriques, constituées de sept lames articulées protégeant aussi les arrière-bras. Le plastron conserve, sur son rebord inférieur gauche, un piton à épaulement pivotant et un piton perforé destinés à recevoir, respectivement, l'oeillet à queue et le crochet d'une tassette ou d'un cuissard. Des courroies de cuir maintiennent les épaulières. Une ceinture, elle aussi en cuir, est rivetée à la dossière pour l'assujettir au plastron. Ce corps d'armes massif, qui sort de l'ordinaire par son poids de plus de 18 kilos et son épaisseur de 5 à 6 millimètres, pouvant atteindre de 9 à 10 mm aux épaulières, était dépourvu de cubitières, d'avant-bras et de gantelets, afin de faciliter le mouvement des bras et la précision des gestes de la main. Selon la "tradition" (sujette à caution, puisque attestée depuis 1917 pour l'armure et 1867 pour le casque inv. C 236 qui l'accompagne), cet armement lourd aurait été porté lors de l'Escalade de 1602 par le pétardier Picot, celui qui tenta, à l'aide de son puissant explosif, de faire sauter la porte Neuve, seul accès à la ville par le sud, dans l'intention d'ouvrir la voie aux troupes savoyardes laissées en réserve à Plainpalais. Il périt lors de la contre-attaque genevoise, d'un coup d'arquebuse ou de mousquet. Un témoignage crédible précise qu'il fut touché à la tête, ce qui paraît sous-entendre qu'il s'était débarrassé de son casque encombrant pour prendre la fuite. La facture des différentes pièces de l'armure dite de "Picot" n'est pas homogène, preuve supplémentaire d'un assemblage "historiciste" tardif. Le colletin a une encolure en bourrelet torsadé et un pourtour extérieur légèrement surélevé; ses rivets sont en fer à calotte en laiton. Le plastron et la dossière vont ensemble; l'encolure et l'échancrure des aisselles sont ici en bourrelet lisse et accompagnées d'un filet gravé simulant une bande. Ce filet se retrouve soulignant le rebord de ceinture des deux pièces. Les épaulières, plus massives que le plastron et la dossière, sont travaillées de manière fruste, et les frappes du martelage sont nettement visibles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des pièces; le bord externe de la première et de la dernière lame est en bourrelet lisse et les rivets en fer. Toutes les pièces sont brunies dans un ton bleu-noir et peintes en noir à l'extérieur, quelques coulures étant visibles à l'intérieur.

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

ouvrir ces informations
Collection(s)
Armes et armures
Période
Période moderne

Bibliographie

Bibliographie

Godoy, José-A., "L'attaque d'une ville par surprise au XVIIe siècle. Pétards et pétardiers", Genava, n.s., t. L (2002), pp. 99-154, 2002, pp. 85-87, fig. 3

Godoy, José-A., Les souvenirs de l'Escalade, Album publié à l'occasion du 400e anniversaire de l'Escalade, Genava, n.s., t.50 (2002), pp. 91-111, pp. 106-107 et 179, n° 89

Godoy José-A., L'Escalade et ses souvenirs, Genève, Musée d'art et d'histoire, 1980, pp. 27-28, pl. 2

Bosson, Clément, Souvenirs de l'Escalade au Musée d'art et d'histoire [édition sous forme de tiré à part repaginé de l'article paru dans Paul F. Geisendorf (dir.), L'Escalade de Genève 1602. Histoire et tradition, Genève, 1952, pp. 461-485], 1952, pp. 7-8, pl. IX

Demole, Emile, Souvenirs de l'Escalade de 1602 conservés à la Salle des Armures. Genève, 1922, pp. 14-18, fig. 9

Cartier Alfred, Collections archéologiques et historiques : Guide Sommaire à l'usage du corps enseignant, Genève, Imprimerie Centrale, 1914, 39, III p. : ill. ; 19 cm, p. 32, repr. n/b

Expositions

C'était en 1602. Genève et l'Escalade, Genève, Musée d'art et d'histoire, 24.10.2002 - 23.02.2003
Cette œuvre figure dans ces galeries MAH
La dernière modification de cette page a été faite le 24 février 2024 à 8h51 - Signaler une erreur