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Signalons
plusieurs publications relatives à Voltaire et Rousseau, à commencer
par Le Concert de Lausanne : Gustave Doret et Jean-Jacques
Rousseau, publié chez Slatkine en 2006. Gustave Doret
(1866-1943) à qui l’on doit, entre autres, les musiques
des Fêtes des Vignerons de 1905 et 1927, partage avec Rousseau
une interrogation de fond sur la nature de la musique populaire.
Le contexte troublé de l’entre-deux-guerres, l’apparition
du Groupe des Six, la création de deux œuvres d’Honegger
au Théâtre du Jorat : autant d’événements
ou de critères qui ne permettront pas, du vivant du musicien
vaudois, de prendre la réelle mesure de ce qu’elle
est devenue, cent cinquante ans après la création
du Devin du village.
Or la confrontation des œuvres de Rousseau et Doret permet
aujourd’hui, grâce au recul de l’histoire, de
mettre en lumière les principaux aspects de cette problématique.
Le livre de M. François Jacob les énumère
et tente, dans une visée à la fois historique et
comparatiste, d’apporter quelques éléments
de réponse.
Une autre très belle publication est le Candide récemment
sorti des presses de l’Atelier du Livre, à Ferney-Voltaire.
Les illustrations de Hugh Bulley, riches de couleurs vives, proposent
pour le texte de Voltaire de nouveaux éclairages. L’impression
de kaléidoscope ainsi obtenue met en relief la richesse
d’un conte appelé à se lire dans tous
les sens.
On se réjouira moins de la publication du Mahomet de
Voltaire dans la toute nouvelle collection de poche de Christian
Bourgois. Certes, le prix est attractif, et il est bon de savoir
que le tout premier numéro d’une collection a trait
au théâtre de Voltaire, généralement
délaissé. Mais aucun apparat critique, aucun établissement
sérieux du texte ne sont là pour guider le lecteur.
Le texte, nullement contextualisé, court dès lors
le risque de devenir illisible.
L’éditeur, dans le cartouche de présentation
de son opus, ne fait que reproduire un extrait du Grand
Larousse du XIXe siècle qui écrit :« Les
attaques contre le christianisme sont assez voilées pour
que Mahomet ait pu être dédié au
pape Benoît XIV, grand ami des Lettres, qui répondit
par une lettre affectueuse et envoya sa bénédiction
apostolique au poète. Il dut cependant, pour approuver
tout, mettre à la lecture de cette tragédie une
certaine dose de bonne volonté. » Or Benoît
XIV, loin d’approuver la tragédie, avait au contraire
soigneusement évité de la nommer : c’est
Voltaire qui, en trafiquant la réponse du saint Père,
a fait croire à toute l’Europe que Mahomet était
approuvée de l’évêque de Rome.
Telle est la force des plaisanteries voltairiennes : plus
de deux siècles après, elles trompent encore. Mais
on pourrait attendre d’un éditeur du XXIe siècle
qu’il s’informe sur les découvertes faites
au XXe…
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