L'artiste belge, connue surtout pour des installation lumineuses où des brouillards colorés dissolvent formes et contours, s'intéresse aux limites de la perception, au continuum de l'expérience physique et mentale du spectateur. Pour Neon Parallax, elle propose de reprendre un fragment de phrase qu'elle a trouvé sur une affichette sur le site même de Plainpalais. Celle-ci rendait compte d'une soit-disant recherche menée par l'Université de Cambridge, selon laquelle l'ordre des lettres dans un mot n'a pas d'importance pour sa lisibilité à condition que la première et la dernière lettre soient à la bonne place. Le texte repris ici en lettres capitales blanches, "L'ODRRE N'A PAS D'IPMROTNCAE", suscite une appréhension en plusieurs temps, dévoilant un réflexe de lecture qui permet, par la mise en ordre automatique, une compréhension globale; l'œuvre suscite une réflexion au-delà du rétinien, et interroge sur ses divers sens possibles, du visuel concret à l'épistémologique, de l'artistique au politique.