À grands renforts d'effets visuels, où l'inventivité du langage le dispute à la vitalité rythmique, l'artiste enchaîne plusieurs scènes à l'humour décalé, dans lesquelles l'artiste lui-même, accompagné d'un alter ego ours blanc, subit les assauts d'une boule de laine muée en comète lumineuse ou essaie de trouver une échappatoire dans une pièce close. Le comique naît de ce monde personnel et de ces situations improbables, comme un songe un peu fou, rendues par des jeux formels d'incrustations d'images dans l'image, de superposition de musique et de sons artisanaux (des moutons évoluant sur de la musique d'opéra), d'images manipulées dans tous les sens, accélérées et pivotées, couplées par des trucages à l'esthétique faussement bricolée. Ce foisonnement visuel agit comme un antidote bienvenu face aux formules éculées utilisées ad nauseam et érigées en poncifs dans l'économie industrielle des images.
Stéphane Cecconi