L'image, trouvée, volée ou détournée, est une matière meuble pour Didier Rittener, elle est l'objet d'une série de manipulations qui ne feront que la décoller davantage de sa réalité première : scannée, imprimée, décalquée, transférée sur papier calque ou projetée, les contours de sa définition, tant formelle que sémantique, finissent par se déliter. Etirée, développée en des proportions incongrues, retranscrite au moyen d'un procédé aussi simple (crayon gris) qu'inconsidéré par rapport aux dimensions que nouvellement elle acquiert, l'image saisie dans le dessin mural souligne et perd à la fois l'architecture qui la reçoit, se déplace, ouvre un espace visuel autre dans lequel la pensée tentera de se frayer un chemin.
Stéphane Cecconi