Michel Auder se forme à Paris comme photographe, puis évolue aux côtés des cinéastes du groupe Zanzibar au cours des années 60, tournant alors plusieurs films, pour la plupart perdus depuis. En 1969, il rencontre Viva, alors superstar d'Andy Warhol, avec qui il se marie, et s'installe à New York, où il réside toujours. La découverte du Portapak – caméra vidéo maniable permettant une prise de son synchrone et un visionnement instantané – marque alors un tournant dans sa pratique et fait dès lors partie intégrante de ses interactions sociales. Prenant son quotidien comme matériau créatif, il a produit un corpus de plus de 500 œuvres et des milliers d'heures d'archives, brouillant les frontières entre essai, journal intime, document et fiction. Se saisissant sans hésiter des nouveaux moyens technologiques à disposition – Internet, logiciels, smartphone –, il réarticule les sources de natures, d'époques et de formats hétérogènes sous forme de montages procédant par association d'idées et visuelles.
Ce corpus de 14 vidéos complète les 16 œuvres de Michel Auder acquises en 2005 par le Centre pour l'Image Contemporaine de Saint-Gervais et désormais intégrées à la collection du FMAC au sein du Fonds André Iten.
Tournées à l'époque où Michel Auder résidait au Chelsea Hotel avec sa compagne d'alors, Viva, les séquences de Chelsea Cats" relèvent d'une forme de documentaire socio-animalier urbain. Sa caméra observe les interactions des félins de la même manière qu'elle le ferait – et l'a fait – avec les individus, résidants ou de passage, dans ce pôle de la scène artistique new-yorkais de l'époque.
Maud Pollien